Oui, je sais ce n’est pas de la Radio mais quand on est Radioamateur, un vrai, pas un carnet de chèques à 2 pattes, on sait se servir de ses mains et parfois on est obligé de réparer ou de refaire une pièce ancienne introuvable…..
Donc nous allons parler de petite mécanique de précision.
Ce couteau de la marque BARGEON , Française, de Thiers, m’a été offert par mon épouse il y a fort longtemps.
C’est un couteau à cran d’arrêt, j’aime bien la mécanique et il est Français, je le suis aussi.
Malheureusement pour lui, un jour, il y a plusieurs années j’ai fait une bêtise : j’ai essayé d’ouvrir une huitre avec….
Les mieux réveillés parmi vous ont déjà compris : j’ai cassé la lame.
Malheureusement encore, l’ Entreprise, Française, c’est le lot de toute entreprise française a fermé et il n’y a plus de pièces détachées.
Par ailleurs, cette année, Ma Belle fille, d’origine Corse m’a offert un magnifique couteau avec une lame mieux dessinée, plus originale et plus esthétique…..ceci m’a donné une idée.
Les TAILLANDIER, mes ancêtres, au Moyen Âge, fabriquaient les taillants , d’où leur nom, des faux, faucilles poignard et épées.
DONC, C’est Parti mon KIKI, nous allons fabriquer de toutes pièces une nouvelle lame pour mon couteau et lui donner une nouvelle vie.
Ce n’est pas de la Radio, mais j’ai déjà fait de même pour sauver plusieurs poste US qui avaient des pièces de mécanique introuvables….
Je commence par décalquer la lame du couteau Corse pour la présenter sur le couteau cassé et pouvoir ainsi faire ce que certains qui critiquent beaucoup ne savent pas faire : Réfléchir !
… et voilà, je vais légèrement modifier la forme du patron en carton pour bien l’adapter au BARGEON….
Là on comprend mieux le champ de bataille : en haut le modèle et au milieu la victime à appareiller d’une prothèse.
En bas, je me suis trouvé au supermarché du coin un couteau de cuisine avec une lame non en inox et de la même épaisseur que celle d’origine.
Un coup de lapidaire et le tour est joué.
Je décalque la forme sur la lame et je découpe au lapidaire.
Ensuite il faut ajuster la forme arrondie caractéristique.
Maintenant il s’agit de bien aligner le morceau à rapporter.
En effet je suis obligé de garder l’ancien morceau de la lame car il comporte des trous précis pour le système de vérouillage et d’éjection de la lame que je ne pourrai pas percer dans une lame neuve en acier trempé.
Donc je soude au Mig le nouveau morceau de lame sur le moignon restant.
Ca y est, le nouveau morceau est en place et la lame se vérouille bien et l’éjection se fait aussi bien
Maintenant je démonte soigneusement la totalité du couteau. L’objectif c’est de nettoyer et polir toutes les pièces puis de remonter en graissant la mécanique et en rivetant les deux extrémités gentiment sans tout écraser mais sans laisser de jeux.
Toutes les pièces sont nettoyées et graissées , on peut maintenant remonter.
Les tiges faisant office de rivets sont tout simplement des pointes en acier non trempé.
Je coupe la tête au lapidaire puis je frappe chaque extrémité avec un petit marteau en tournant pour créer une lèvre tout le tour.
Attention : trop frappé et la lame ne s’éjectera pas
Pas assez frappé et il y aura du jeu désagréable.
On voit mieux la lame qui a fourni le métal pour faire la prothèse, au centre le BARGEON qui revit et à droite le modèle Corse qui m’a inspiré.
Et voilà le travail,
La nouvelle lame est en acier forgé, je la voulais non inoxydable pour mieux conserver l’affûtage.
Ce chantier est terminé, je vous souhaite une très bonne soirée et retrouvons nous prochainement pour créer ce que je vous avais promis avant Noël :
Une nouvelle machine à graver les circuits imprimés, verticale celle là.
A bientôt,
Alain F8BSV,