Jean F1HR de Pommiers (69) eut une idée géniale : Reconstruire un émetteur à étincelles du début du siècle dernier.
Quelques composants récents ont été utilisés pour faciliter le fonctionnement.
Voici le descriptif:
L’émetteur est alimenté à partir du réseau électrique 220 volts.
Un disjoncteur bipolaire assure la coupure et la sécurité ainsi qu’un filtre LC pour protéger le secteur des retours de HF.
Un transformateur de 400 VA est alimenté par un auto transfo variable qui permet de régler la tension de sortie de 0 à 100 volts Max.
Un redresseur de 10 Ampères alimente un ensemble de condensateurs de 40000 µf ce qui est nécessaire pour délivrer des impulsions qui peuvent aller jusqu’à 20 Ampères.
Un fusible rapide de 10 Ampères protège l’ensemble Basse Tension.
A la mise sous tension , il est obligatoire de démarrer de 0 volt jusqu’à 80 volts qui est la tension de fonctionnement maximum pour éviter la surintensité de charge des condensateurs.
Le générateur d’impulsions est électronique.
Il est constitué par un circuit NE555 oscillateur bien connu pour sa souplesse de réglage.
Il délivre une impulsion de 200 µs toutes les millisecondes soit une fréquence de 1000 Hz qui donne la note de la télégraphie.
Lorsque le manipulateur est baissé un transistor IGBT alimente le transformateur HT.
( c’est une version moderne de la Bobine de Ruhmkorff ).
Le courant s’établit progressivement dans le primaire du transformateur et à la rupture au bout de 200 µs une impulsion de Très Haute Tension est envoyée par le secondaire dans le circuit de l’éclateur à travers deux selfs de choc.
Voir le diagramme ci- dessous:
Le circuit HF est constitué par une self en spirale connectée en série à un condensateur de 500 pF et à l’éclateur qui ferme le circuit.
L’impulsion charge le condensateur à travers la self et lorsque la tension d’amorçage de l’éclateur est atteinte une étincelle se produit et permet au condensateur de se décharger dans la self.
Il se produit alors une oscillation de fréquence déterminée par le circuit LC avec un niveau décroissant à cause des pertes puis se termine avec l’arrêt de l’étincelle lorsque la tension n’est plus suffisante.
C’est ainsi que l’on produit une onde amortie qui sera régénérée à chaque Milliseconde.
La durée de cette onde amortie est très faible 10 µs ce qui fait environ 35 périodes à 3,5 Mhz.
Toute la puissance accumulée dans le champ magnétique est transmise en un temps très court pour exciter par choc la bobine secondaire.
Les capacités d’accord sont fixes et le réglage se fait par des prises mobiles sur les selfs.
La fréquence finale est le résultat de la fréquence propre de chaque bobine , du couplage et de l’antenne que l’on peut considérer comme un seul circuit Le couplage est faible car les bobines sont presque perpendiculaires 80 °.
La bobine primaire résonne sur 3500 Kcs , la bobine secondaire sur 3600 Kcs ce qui donne la fréquence d’émission
de 3550 Kcs avec l’antenne Delta Loop réglée sur 3550 Kcs.
Les bobines sont réalisées en tube de cuivre 6 x 8.
La bobine primaire comporte une prise à 5 spires et la bobine secondaire une prise à 7 spires.
L’ antenne est branchée à une demie spire du point froid de la bobine secondaire.
Après de nombreux essais et la recherche d’informations dans la littérature de l’époque , j’ai pu me faire une opinion mais aucun auteur ne m’a donné une solution utilisable je n’ai eu que des bribes que j’ai dû assembler.
Ce sont les cours de radio Militaire des années 1920 qui m’ont été les plus utiles.
J’ai pu comprendre que pour avoir une coupure rapide et fiable de l’étincelle l’éclateur le plus performant était le modèle à étincelles fractionnées.
D’après les descriptions des émetteurs de la Marine j’ai pu avoir une idée des dimensions et surtout de l’écartement des électrodes.
L’éclateur est constitué de six tubes de cuivre de 18 mm et de 10 cm de long séparés de 3/10 de mm ce qui donne 5 lignes d’étincelles.
Un ventilateur est prévu pour refroidir les tubes.
On peut faire varier la puissance en augmentant le nombre de lignes d’étincelles et la tension.
En résumé on a une impulsion de 10 µs de HF à 3,5 Mhz à une fréquence de 1000 Hz.
C’est cette fréquence de 1000 Hz qui donne la note BF indispensable pour une bonne lecture de la Télégraphie.
L’écoute se fait en AM pour pouvoir intégrer les impulsions.
La SSB donne un souffle et la CW rien.
Merci Jean pour ce descriptif détaillé