Jean-Pierre en plein QSO AM depuis Bouillargues (30)
Présentation :
J’ai débuté l’émission d’amateur très tôt, vers l’âge de 5 ou 6 ans !
En effet, je me revois très bien en train de parler devant le poste de radio familial, pour tenter de répondre au speaker de Radio-Algérie…
Plus sérieusement, vers 10 ans, mon parrain m’offrit un vieux récepteur à galène et il m’a donc fallu grimper sur le toit de la maison, pour tirer une grande antenne. Je n’ai pas reçu grand-chose avec, sauf une bonne raclée !
Un peu plus tard, vers 12 ans, mon parrain (encore lui), devinant mon attirance pour la radio, me fit cadeau de plusieurs vieux livres des années 40 (Boursin, Giniaux, Chrétien, etc…), ainsi que sa vieille collection du « Haut-Parleur », dont les multiples schémas me fascinaient et, en particulier, ceux des émetteurs. C’est grâce à tous ces auteurs et aux conseils éclairés de ce parrain très bricoleur, que j’ai pu assimiler avec passion, toutes les bases de l’électronique à tubes qui conserve, et de loin, ma préférence.
A 14 ans déjà, j’émerveillais les copains du village, en diffusant des émissions musicales sur ondes-courtes, que nous allions écouter dans les fermes voisines (oscillateur quartz avec 6V6, modulation Heising, à l’aide d’un magnétophone qui fournissait la HT et la BF).
Mais le vrai tournant se produisit en 1960, à l’occasion du mariage de ma soeur ainée, où je fis la connaissance fortuite d’un nouveau cousin par alliance, qui n’était autre que FA9VN (Hervé), télégraphiste chevronné et pionnier des VHF. Il me présenta à son ami FA3WW (Dominique, décédé l’an dernier à 101 ans), et ils co-signèrent mon adhésion au REF, sous le numéro 12453, toujours en cours.
Dès 1962, étudiant à la Fac des Sciences d’Alger, j’ai débuté mes émissions « au noir » (ni autorisé, ni interdit) puis, en 1964, je fus parmi les dix premiers indicatifs officiels attribués en Algérie (j’avais choisi 7X0VP).
Si bien que l’an prochain, je pourrai fêter le cinquantième anniversaire de mon premier QSO en AM.
En 1966, j’ai représenté les radioamateurs d’Algérie (une vingtaine seulement), à une réunion de l’IARU en Yougoslavie, afin d’obtenir l’affiliation de l’ARA.
Jean-Pierre 7XOVP devant sa station AM à Alger en 1962.
Convertisseur MIC’S-RADIO devant le BCL, modulateur Clamp, VFO Géloso avec une 807 puis une 8236 (200 W) en pointe et sa station VHF/SCR 522 modifié, avec un micro dynamique sur une boite de conserve.
La station de Jean-Pierre en 1966 à Alger.
Situation géographique :
Jean-Pierre habite à Bouillargues (30, Gard) située à quelques kilomètres de Nîmes.
Les jardins de la mairie
Bouillargues c’est aussi le lieu de naissance de Mme Madeleine BRES, première femme nommée médecin en France, à la fin du XIXème siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_Brès
Madeleine BRES soutenant sa thèse.
Les TX & RX :
- Emetteur AM « Home-Made », avec 3 x 6146B, modulées Clamp, 100 W HF en pointe.
- Emetteur QRP AM « Home-Made », avec EL83 modulée plaque-écran, 5 W HF pour attaquer le linéaire (100 W HF en sortie).
Voir sa page technique :
Curiosité :
Il y a quelques temps, Jean-Pierre était allé rendre visite à Lazaro F5UOO, bien connu des AM’istes. Le voilà posant à coté de l’impressionnant ampli HF équipé d’une 4-1000A.
C’esrt vrai qu’il est haut!
Julie (7 ans) au micro de F6BGV. La relève est assurée !
Jean Pierre est aussi un amateur de HIFI.
Voici un schéma d’un amplificateur de 15W utilisant un push pull d’EL84 et un transformateur AUDAX TU101.
Cliquer pour agrandir
Souvenir d’Algérie
Le petit camion PEGASUS 65 AFRIKA-EXPEDITION SWITZERLAND
Jean-Pierre 7X0VP (F6BGV) au micro du HW-32
HW-32: Emetteur BLU/CW de chez HEATHKIT
Jean-Pierre vient de recevoir une QSL du Japon pour un contact réalisé en AM sur 15m le 09 juin…..1968! soit 50 ans plus tôt…..
Il utilisait à l’époque de sont périple en Algérie avec l’indicatif 7X0VP un émetteur Home Made 100W modulé Clamp avec comme antenne une verticale 12AVQ.
Qu’en serait il aujourd’hui?
Le report était de 57…
C’était le bon temps!
L’article paru sur le QST 02/2019 : QST-7X
LES MYSTÈRES DE L’AM
Si la télégraphie par tout ou rien, nécessitant de la HF pure, ne pose pas trop de problèmes, il n’en est pas de même pour la téléphonie ! En effet, elle peut faire appel à des procédés différents, à savoir : modulation d’amplitude avec ou sans porteuse, modulation de fréquence ou modulation de phase. Pour diverses raisons, ces deux dernières ne sont pas pratiquées sur nos bandes décamétriques.
Reste donc la modulation d’amplitude (AM) qui peut être :
- En puissance (modulation plaque)
- En rendement (modulation grilles)
- Intermédiaire (modulation cathode)
- Avec porteuse variable (porteuse contrôlée)
- Avec une bande latérale sans porteuse (BLU)
- Avec deux bandes latérales sans porteuse (DSB)
de quoi s’y perdre !…
Mais comme la modulation d’amplitude en puissance est la plus courante, c’est sur elle que je vais attirer votre attention :
Pour remuer le haut-parleur d’un récepteur, il faut de la BF, rien que de la BF !
Et donc plus vous enverrez de BF dans l’espace, mieux votre message sera entendu par votre correspondant. Seule la BF compte ! Elle est entièrement contenue dans les deux bandes latérales de modulation, mais absolument pas dans la « porteuse » qui ne véhicule aucune information. Certes, un oscilloscope avertira du moment où la porteuse HF n’est plus suffisante pour supporter la BF injectée (sur-modulation), mais seul un analyseur de spectre montrera ces trois composantes de base (la porteuse et ses deux bandes latérales).
Evidemment, en modulation d’amplitude classique, telle que nous la pratiquons, il faut bien de la HF pour véhiculer la BF à travers l’espace, mais juste ce qu’il faut, afin d’atteindre le 100% idéal.
Par exemple, un ampli de modulation de 50WBF ne se fera pas mieux entendre chez votre correspondant avec un PA de 400Winput (50%), qu’avec un PA de 100Winput (100%). Et les 300Winput supplémentaires ne serviront à rien, sinon qu’à vous coûter plus cher !
En conclusion :
C’est sur la puissance BF disponible qu’il faut se baser. Le plus sera le mieux dans les limites possibles et autorisées. Ensuite seulement, on établira la partie HF juste suffisante pour la véhiculer, soit un input PA du double de la puissance BF.
Jean-Pierre VÉNEMBRE
F6BGV – Mai 2019
——————————————————————————————————————–
Remarques sur les modulateurs AM
Bien qu’exigeant un modulateur BF plus puissant, la modulation plaque-écran est celle qui permet d’obtenir le plus d’efficacité du PA et qui reste la plus simple à mettre au point.
Tous les ouvrages techniques concernant ces modulateurs, conseillent à juste titre une étroite bande passante, de l’ordre de 300 à 3000Hz, afin de percer le QRM et de ne pas trop s’étaler sur la bande. Dans ces conditions, un transformateur de modulation « ordinaire » fera parfaitement l’affaire et coûtera bien moins cher !
Seul un émetteur très QRO qui écrase tout, pourrait se permettre (?) une bande passante plus large et plus Hi-Fi, mais aussi au risque de devenir plus pâteuse et moins intelligible !
Par ailleurs, des réglages de tonalité se révèleront vite inutiles, car une fois le bon réglage obtenu, on n’y touchera plus ! Il est donc beaucoup plus simple de déterminer la valeur des composants fixes qui vont bien, en fonction du micro utilisé et de la voix de l’OM.
Seul le potentiomètre de gain micro reste indispensable.
Par contre, il est souhaitable qu’à l’intérieur de cette bande passante restreinte, la distorsion soit naturellement faible, sans faire usage de contre-réaction. Ce qui suppose donc l’utilisation d’un étage push-pull BF équipé de triodes ou de tétrodes à faisceaux dirigés.
Jean-Pierre VÉNEMBRE F6BGV