Le HRO, célèbre récepteur fabriqué par National, et dont les premiers exemplaires de laboratoire
apparaissent vers la fin de 1934 si l’on en croit l’article sur la tête HF un peu particulière du récepteur
paru dans le QST de janvier 1935 sous la plume de J.Millen et D.Bacon, est l’ancètre des récepteurs de
trafic modernes.
Le HRO dans son jus
Le concept de changement de gamme par insertion d’un tiroir d’accord complet, révolutionnaire dans les
années 30, permet de limiter les pertes importantes dues aux capacités parasites , aux longueurs de fil ,
aux mauvais contacts courants dans les commutateur de gammes de l’époque, et a donné un appareil
stable et sensible fonctionnant parfaitement jusqu’à 30 MHz ce qui ne s’était jamais vu auparavant, avec
en plus la possibilité d’étalement des bandes de façon très simple.
Ce vénérable ancêtre, complet , un peu défraîchi , et surtout copieusement rouillé, attendait des jours
meilleurs dans un grenier, il était temps de faire quelque chose !
Vu l’ampleur des dégâts, j’ai préféré tout démonter et tout décaper , mais attention avant toute action, il
est impératif de prendre de nombreuses images de l’appareil sous tous les angles , c’est très facile
maintenant que nos téléphones permettent de prendre des photos très facilement et ce sera extrêmement
important lors du remontage si l’on ne veut rien oublier !
Figure 1 et 2, le décapage du châssis en fer se fait avec un produits que l’on trouve facilement dans les
magasins de bricolage, un peu d’huile de coude, et pas mal de tampons de laine d’acier, pour le nettoyage
des petites pièces, y compris les parties chromées, j’utilise ma recette préférée, ammoniac puis grand bain
d’eau tiède et séchage avec des tampons d’ouate (les tampons à démaquiller de ces dames font merveille).
Figure 1
Figure 2
Dans certains cas difficiles, il faudra jouer du décapeur thermique, mais attention à ne pas déformer les
pièces métalliques suite à une dilatation mal contrôlée .
Après le décapage et un nettoyage soigné il faut dégraisser avec un pinceau et de l’alcool ménager, puis
masquer les cosses à souder rivetées sous le châssis avant de repeindre avec une peinture antirouille , la
La figure 3 donne une idée de ce que l’on peut obtenir.
J’ai une petite préférence pour une peinture d’apprêt gris que l’on trouve facilement dans les magasins de
bricolage .
Figure 3
Il faut ensuite s’occuper du panneau avant avec sa peinture noire vermiculée Figure 4 et Figure 5, les choses
sont plus délicates car ce genre de peinture est assez difficile à trouver :
http://www.alpdiffusion.com/peintures-et-traitements/peintures-h-t-et-traitements-hautetemperature/
peinture-vht-vermiculee-noire.html
La peinture se “cuit” au pistolet thermique , et il est impératif de bien laisser sécher plusieurs jours avant
toute tentative de remontage . Si l’on est raisonnablement soigneux, le résultat est étonnant :
Figure 4
Figure 5
Les pièces en aluminium comme les blindages et les boîtiers des transformateurs MF sont alors nettoyées
avec de la laine d’acier extra-fine puis satinés en les trempant dans un bain de lessive de soude suivi d’un
rinçage poussé à l’eau plate; on profitera de l’ouverture des transformateurs pour vérifier la bonne tenue
des mandrins des bobinages, un petit point de colle ou de vernis n’est pas un luxe après plus de 80 ans de
bons et loyaux services.
Quant au reste des pièces , j’utilise toujours la méthode de l’ammoniac qui laisse
les supports comme neufs !
Figure 6
Passons au re-câblage : les fils de câblage originaux sont souvent abîmés, surtout ceux de cette époque
isolés par une couche de caoutchouc sous un gainage de tissus et qui résistent assez mal à un démontage
et à de nouvelles soudure.
On prendra le fil moderne le plus adapté tant par la couleur que par la section ,
n’oubliez pas qu’il passe un courant important dans le toron alimentant les filaments des lampes.
Pour ce HRO comme pour la plupart des appareils anciens, j’utilise du KY30-06 noir .Figure 7 et Figure8
Pour le recâblage, on s’inspire des photos prises avant démontage, un fil blindé “vintage” est assez facile
à reproduire en dépouillant un câble coaxial de petit diamètre de son blindage (la tresse du RG223 est
particulièrement bien adaptée ) et en glissant les fils à blinder à l’intérieur .
Les puristes pourront vider les anciens condensateurs au papier de leur contenu et le remplacer par des
pièces modernes de façon à conserver le “look” ancien, je dois avouer que ce détail ne m’a pas trop
inspiré , seuls les deux condensateurs électrochimiques ont été vidés puis mis au goût du jour par
l’insertion de condensateurs modernes afin de conserver la fixation spéciale au dessous du châssis .
Fig.7
Fig.8
Vient ensuite le tour des composants du panneau avant : cadran, boutons et S- mètre :
Le S-mètre est souvent abîmé : les uV ont en général jauni le cadran en plastique et les graduations en
rouge au dessus de S9 ont en partie disparu.
Deux façons de faire peuvent s’envisager : refaire un cadran sur un transparent avec un programme dédié
comme par exemple :
http://www.tonnesoftware.com/meter2.html
puis le coller sur l’ancien , ou refaire une partie des graduations sur le support original au tire-ligne
monté sur un compas et à l’encre de chine , c’est assez fastidieux ….
Auparavant, on aura bien entendu soigneusement nettoyé le boîtier en bakélite à l’eau tiède et avec du
liquide vaisselle puis graissé très légèrement la partie antérieure avant remontage afin qu’il conserve son
brillant .
Fig.9
On effectue la même opération avec les boutons en prenant garde de trop frotter sur la jupe graduée pour
ne pas l’effacer.
La suite….. avec la remise en état du bouton et du cadran du démultiplicateur
Georges F6CER